Créer une entreprise dans le bâtiment ne s’improvise pas. Les pré-requis suivants sont à prendre en compte pour démarrer votre activité dans les meilleurs conditions.
Les pré-requis pour créer sa société dans le bâtiment
1. Qualification professionnelle
Pour pouvoir créer une entreprise dans le BTP, celle-ci doit être placée sous le contrôle effectif et permanent d’une personne justifiant d’une qualification professionnelle requise pour le (ou les) métier(s) à exercer (vous ou un associé). Cette qualification professionnelle passe par :
- Un diplôme dans le métier à exercer (CAP, BEP, diplôme d’architecte, BTS…) reconnu par le Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP) dans ce secteur.
- A défaut, bénéficier d’une expérience d’au moins 3 ans en tant que salarié dans le métier convoité
De tout façon, avant de se mettre à son compte, il est préférable d’avoir travaillé pendant des années dans le secteur du bâtiment pour bien maîtriser le métier, pour pouvoir faire un travail de qualité et prendre des décisions pertinentes en plus de gérer les tâches habituelles du chef d’entreprise au quotidien
La création d’entreprise du bâtiment étant très reglementée dès qu’il s’agit de bâti (maçonnerie, électricité, plomberie, couverture…) pour protéger les clients, la règle de la qualification professionnelle est valable dans quasiment tous les corps de métiers.
Sans diplôme, il existe 2 possibilités pour créer son entreprise dans le bâtiment :
- Bénéficier de 3 ans d’expérience en tant que salarié dans le secteur d’activité de l’entreprise à créer
- Choisir une activité ne demandant pas de qualification professionnelle : Création d’une entreprise spécialisée dans le nettoyage de chantier ou s’installer en tant qu'”homme toutes mains” en créant une entreprise de petit bricolage, multiservice et dépannage rapide chez les particuliers (débouchage, peinture, pose de parquets, changement d’ampoules, aménagements mobiliers, entretien, ponçage…)
2. Compétences en gestion
Pour réussir en tant qu’artisan à son compte, en plus de maîtriser votre métier, vous devez aussi avoir des compétences en organisation et en gestion d’entreprise, nécessaires pour chiffrer les chantiers et les finir dans les temps, négocier avec les banques, respecter les formalités légales, recruter les collaborateurs, rechercher les meilleurs fournisseurs, relancer les règlements…
Le developpement de son entreprise demande notamment à l’artisan de connaitre un minimum les points suivants :
- Chiffrage : L’établissement des meilleurs tarifs pour le chiffrage de vos chantiers est garant de la rentabilité de votre entreprise tout en restant compétitif par rapport aux prix pratiqués par la concurrence. Les devis acceptés ayant une valeur contractuelle, il vous est ensuite difficile de faire accepter des aménagements.
- Facturation : En parallèle aux travaux, établir les factures, encaisser les acomptes, assurer le suivi des règlements, relancer les clients, émettre les factures de situation en cours de chantier… est vital pour l’entreprise.
- Planification : L’artisan doit être capable de refléchir à un planning prévisionnel (base du devis) et savoir s’y tenir sous peine de perdre de l’argent ou de prendre du retard sur d’autres chantiers qui pourraient être commencés
- Trésorerie : Un artisan doit faire avec les délais de paiements des clients. En général, un client paie un acompte en début de chantier, des règlements intermédiaires au fur et à mesure de son avancement et le solde à la fin avec parfois une retenue de garantie. Les dépenses pour les charges fixes (salaires, loyer, assurances…), les fournitures, de location de matériel ou pour les sous traitants ayant à être reglées indépendemment des règlements, l’artisan doit prévoir ces décalages (en faisant parfois appel à sa banque pour l’aider)
- Gestion du personnel : En tant qu’employeur, l’artisan doit procéder aux payes, doit organiser les affectations par tâches de chantier, prévoir les remplacement en cas d’absence, suivre les pointages et les travaux, mettre en place des outils pour motiver les collaborateurs et doit aussi connaitre la reglementation du code de travail pour gérer son équipe et les litiges au quotidien
- Notions de droit : Le chef d’entreprise, en tant que représentant légal de la structure, engage sa responsabilité personnelle dans tout contrat, dans toute action liée à l’activité alors des notions en droit civil, en droit commercial et en droit du travail sont nécessaires
- Budget prévisionnel : Créer une société implique un contact obligatoire avec les chiffres. En plus des devis et des factures, il faut être capable d’établir un budget prévisionnel en fonction des conditions de marché et asssurer le suivi de l’évolution des différents indicateurs grâce à un tableau de bord.
Un artisan est avant tout un technicien qui connaît son métier. Tout ce qui touche l’administratif, l’organisation et la gestion d’entreprise lui est le plus souvent étranger. Pour acquérir des notions élémentaires en gestion d’entreprise, n’hésitez pas à vous rapprocher de la CCI (Chambre de Commerce), de la CFE (Centre de Formalités des Entreprises) ou de votre Chambre des Métiers qui proposent souvent des guides ou des formations pour accompagner la création de société.
3. Esprit entrepreneurial
Créer une entreprise, comme son nom l’indique, c’est être un entrepreneur. Un entrepreneur se distingue par un etat d’esprit spécifique pour réussir. L’esprit entrepreneurial se caractérise par les qualités suivantes à retrouver chez le chef d’entreprise :
- Visionnaire : Le chef d’entreprise est le garant de l’avenir de l’entreprise. Il doit être capable d’anticiper les évolutions du marché, être au courant des nouvelles techniques ou des nouveaux concurrents afin de décider des nouvelles orientations
- Créatif : L’artisan chef d’entreprise est confronté en permanence à des problèmes qu’il n’aura pas obligatoirement eu à traiter auparavant, mettant à l’épreuve sa faculté à trouver des solutions créatives
- Tenace : La pugnacité et la perséverance dans la recherche de solutions pour résoudre les problèmes fait partie des qualités les plus demandées au chef d’entreprise
- Vendeur : L’artisan est le 1er commercial de l’entreprise. S’il n’arrive pas à décrocher assez de contrats, la société est condamnée
- Leadership : L’artisan doit être respecté par ses employés et doit être capable de les faire travailler ensemble de manière efficace
- Intégré dans la filière : Dans le secteur du bâtiment, il est nécessaire d’avoir un bon réseau pour pouvoir faire appel à des confrères pour des travaux complémentaires (menuiserie, plomberie, électricité…) ou être appelé par ceux-ci pour des travaux à effectuer en renfort ou en complément. L’inscription dans des organisations professionnelles comme la CAPEB ou la FFB permet d’élargir ces réseaux de connaissances et de se tenir au courant des évolutions du marché.
4. Investissements initiaux
Le secteur du bâtiment englobe de nombreuses activités mais généralement avec du matériel encombrant ou cher. Il s’agit donc pour l’artisan chef d’entreprise de prendre une bonne décision (rapport qualité / prix) à propos du local (superficie, emplacement, surface de stockage…), des engins et véhicules professionnels, des matériels et machines, des logiciels… tout en prenant en compte le coût de l’entretien, de la maintenance, des consommables…
5. Aides et financements
Lors de la création de votre entreprise, il existe plusieurs options de financement qui peuvent vous aider. Il faudra le plus souvent dresser un business plan solide avec une étude de marché pour leur permettre d’avoir une vision globale de votre projet de création. Il faut bien être conscient que ce ne sont que des coups de pouces qui ne doivent pas faire oublier que la création d’entreprise est souvent une opération pas évidente où il faut prévoir une cagnotte pour démarrer et faire face aux premières dépenses
- Banques : Commencez par demander à votre banque les différentes options de financement qu’ils proposent et leurs conditions
- Investisseurs privés : Vous pouvez faire appel à des investisseurs privés ou à des proches pour investir dans votre société. Il ne faut pas oublier que ça va leur donner un droit de regard sur votre façon de gérer l’entreprise.
- Aides à la création d’entreprise pour les chômeurs : Si vous êtes au chômage, vous pouvez peut-être bénéficier d’aides à la création d’entreprise tout en conservant vos allocations durant les premiers mois d’activité alors n’hésitez pas à demander à votre conseiller Pôle Emploi.
- L’ACCRE (Aide aux Chômeurs Créateurs ou Repreneurs d’Entreprises) vous permet d’être exonéré partiellement de charges sociales sur la première année d’activité
- L’ARE (Aide au Retour à l’Emploi) vous permet de demander à ce que vos allocations soient maintenues si vous percevez une rémunération nulle ou faible en tant que dirigeant de votre entreprise
- L’ARCE (Aide à la reprise ou à la création d’entreprise) est une aide à la création d’entreprise de Pôle Emploi qui permet de se constituer un capital en versant 45% des allocations chômage qu’il vous reste à percevoir au moment de la création d’entreprise en deux fois (NB : il faut être bénéficiaire de l’ACCRE pour demander l’ARCE).
- Aide régionale NACRE : Le NACRE (Nouvel Accompagnement pour la Création ou la Reprise d’Entreprise) est une aide au montage du projet de création ou de reprise d’entreprise, à la structuration financière et au démarrage de l’activité. Dans certaines régions, cet accompagnement peut parfois être assorti d’une possibilité de prêt
- Le prêt d’honneur des Plates Formes Initiative Locale : La plateforme Initiative France accompagne les créateurs d’entreprise et proposent des prêts d’honneur sans intérêt et sans garanties
- Le prêt d’honneur du Réseau Entreprendre : Le prêt d’honneur Réseau Entreprendre intervient en complément des démarches auprès des banques et des autres acteurs du financement de l’entreprise, représentant un véritable label de confiance auprès de ceux-ci
- Le micro-crédit ou le prêt d’honneur de l’ADIE : L’ADIE (Association pour le Droit à l’Initiative Economique) propose une offre complète pour les entrepreneurs n’ayant pas accès au crédit bancaire, allant de l’accompagnement au soutien financier à travers l’attribution de micro-crédits ou des prêts d’honneur
- Le congé pour création d’entreprise : C’est une pédiode de congé qui suspend le contrat de travail sur 1 an renouvelable dont on peut bénéficier à partir de 2 ans d’ancienneté permettant de retrouver son poste en cas d’échec du projet de création d’entreprise
- Le programme d’accompagnement CAPE : Le CAPE (Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise) vous permet de bénéficier de l’accompagnement d’une entreprise ou association lors de la création ou la reprise d’une entreprise
Série de questions à se poser pour créer son entreprise dans le bâtiment
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